Elle avait perdu de son éclat
Marilyn monroe
Marilyn Monroe pendant le tournage des désaxés

La fatigue, la souffrance et les déceptions avaient laissé leur marque. Elle avait perdu un peu de son éclat, même si les photographes et les journalistes qui se succédaient sur le plateau de façon ininterrompue ne s'en apercevaient pas encore.
Alice McIntyre, du magazine Esquire, trouva Marilyn « d'une stupéfiante beauté ». Le photographe Henri Cartier-Bresson vit dans sa beauté radieuse « une illustration mythique de ce que nous appelons en France la femme éternelle ». Une photographe, toutefois, ne trouva peut-être pas si éternelle cette femme : Inge Morath, la photographe de Magnum, qui était arrivée avec Cartier-Bresson et resta sur place pour devenir la prochaine Mrs. Miller.

John Huston ne s'attendait pas vraiment aux problèmes qu'il allait rencontrer avec Marilyn. « J'ai tout de suite vu qu'elle n'allait pas bien quand nous avons commencé à tourner, dira-t-il. Elle arrivait très en retard, et, apparemment, prenait des somnifères depuis pas mal de temps... Elle avait un regard bizarre et, les jours passant, semblait aller de plus en plus mal. »
Huston n'avait revu Marilyn qu'une seule fois, et brièvement, depuis le tournage de Quand la ville dort, et ils avaient l'un comme l'autre beaucoup changé. Le cynisme de Huston s'était épanoui en un sadisme raffiné, et Marilyn était devenue une actrice accomplie, à qui les avatars de sa vie privée faisaient toucher le fond de la tristesse. Elle n'était plus la même dans Les Désaxés. La perruque lui enlevait un peu de son aura, et les yeux ourdement cernés par le maquillage qui masquait en partie le « regard bizarre » étaient peut-être ceux de la jeune divorcée de Reno, mais l'ensemble ne ressemblait plus tout à fait à Marilyn — celle de Sept ans de réflexion, Bus Stop, et Certains l'aiment chaud.

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